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Réalisations Rénovation d'une villa classée de 1874 à Clarens |
Réalisation 2016-2018
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Rénovation d'une villa classée de 1874 à Clarens Retrouver le prestige de la grande époque de l'hôtellerie montreusienne |
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Introduction - La villa Dubochet no 19 fait partie d'un ensemble classé de villas situées à Clarens, en bord de lac, datant de 1874 et réalisé par l'industriel Vincent Dubochet (1796-1877). La restauration de ce bâtiment a été réalisée en collaboration avec le bureau Adeli Interior Architecture & Partners LTD de Lausanne, le bureau Augusto Calonder architecte paysagiste et le bureau d'ingénieurs Ingea, avec le suivi du Service des Monuments et Sites du Canton de Vaud. - Le concept général de restauration a pris pour point de référence l'architecture d'origine de la villa Dubochet 19 en s'approchant au mieux de l'état de 1874 (connu, à part l'analyse que l'on peut faire sur place, par l'iconographie et surtout par les précieux plans d'exécution qui nous ont été transmis). Il ne s'agit toutefois pas d'une restitution intégrale de l'état premier. Certains ajouts tel que l'abside Est ont été conservés car jugés compatibles avec le projet de restauration, ou simplement car leur suppression constituerait une perte excessive en matière d'habitabilité de la maison. La restauration d'autres éléments, comme celle des balcons sud, constitue par contre un hommage littéral à l'architecte d'origine de ce bel exemple de l'architecture éclectique bourgeoise du XIXe siècle. - Le projet comprend aussi des agrandissements, à priori discrets mais significatifs, qui augmentent la surface utile de cette maison de maître. Il s'agit premièrement d'une extension du côté nord-ouest du bâtiment principal, pensée essentiellement comme un ouvrage souterrain à part un abri à voitures qui en constitue la seule partie visible et émergente. Une autre extension a été réalisée sur le flanc sud du bâtiment. En lieu et place d'une ancienne terrasse (avec escaliers) qui avait été créée à l'origine en tant que terre-plein bordé de murs de soutènement en pierre (qui a été démonté), un ouvrage abritant deux chambres supplémentaires a été réalisé. Au lieu de la récupération des pierres de l'ancien mur de soutènement (opus incertum en blocs de granit), un ouvrage d'expression plus contemporaine (avec parement en placage de béton) fut réalisé en accord avec les principes de la charte de Venise et en concertation avec le Service des monuments et sites. - La réponse aux nécessités de la vie contemporaine (besoins de chauffage, isolation, création d'un ascenseur, etc.) constitue un volet essentiel du projet, nécessitant parfois des compromis entre la démarche de restauration pure (restauration ou restitution à l'identique des formes et structures) et les impératifs constructifs et techniques d'une maison moderne. Ainsi la toiture principale, non isolée thermiquement à l'origine (ceci d'autant plus que la villa fut au départ purement dédiée à une occupation estivale), est légèrement rehaussée toute en respectant l'expression, les proportions générales et les détails de finition de l'architecture d'origine. - Les travaux de rénovation ont débuté en janvier 2016 par la création des annexes sud et nord. Le montage des échafaudages en août 2016 a permis de préciser le concept de restauration des éléments de l'enveloppe extérieure (façades, toitures) après un examen détaillé fait avec la contribution des spécialistes mandatés (M. Roger Simond, M. Olivier Fawer, Atelier Saint-Dismas SA, Bureau Effin'Art Sàrl). Les travaux d'aménagement intérieurs ont été achevés en mars 2018. |
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état avant travaux (fin 2015) et premiers démontages | |||
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Concept de restauration Restauration de façades (enduits, pierre, briques) - Le principe de restauration des façades reprend l'expression et les proportions du projet d'origine. Les enduits ont été entièrement refaits avec les produits minéraux recommandés par les experts, en remplacement du crépi au ciment des étapes de rénovation anciennes. - Une des tâches importantes du chantier de restauration concerna la restauration des éléments en pierre naturelle. De manière générale, les divers éléments en pierre de molasse se présentaient avec des dégradations importantes dus au temps et à l'action climatique, mais aussi parfois à une exécution d'origine déficiente (blocs en délit). Parfois, des matériaux de qualité insuffisante ont été utilisés (molasse présentant des veines importantes et des grains de charbon qui en réduisirent la durabilité). La restauration de ces éléments (corniches, bandeaux, tablettes, couvertes et encadrements de fenêtres) a demandé en une proportion non négligeable un remplacement et repose de copies neuves, même si tous les éléments raisonnablement conservables ont été maintenus. Les travaux de pierre concernèrent la réparation d'éléments existants et altérés mais aussi certaines restitutions (d'éléments disparus ou cachés comme certains encadrements de fenêtres murées), conformément au concept général de restauration. - Une démarche similaire a été faite au niveau des briques de parement qui constituent un des éléments marquants de l'architecture de cet édifice. L'entreprise ayant fourni la brique à l'origine n'existant plus, on chercha un fournisseur d'une brique rouge de dimension identique à celle d'origine, ceci pour des travaux de reconstruction (cheminées surtout) et de réparation (tourelle escalier, encadrements de fenêtres, bandeaux etc.). Ces briques furent peintes en rouge avec restitution à la main des filets blancs (joints) suivant la solution d'origine. - La gamme chromatique reprend les couleurs d'origine et les teintes répertoriées par l'étude de l'atelier de restauration d'art (Saint-Dismas). Restauration des toitures - La forme des toitures et les matériaux de couverture reprennent au mieux la configuration d'origine. La diversité et complémentarité des matériaux fut respectée : Ardoise naturelle pour le corps central, tuiles pétrin en terre cuite rouge pour les parties latérales, écailles de zinc pour la tourelle de l'escalier. - Les faîtages et autres éléments de ferblanterie sont des copies des éléments d'origine. Restauration des cheminées - Toutes les villas Dubochet présentent un air de famille mais chacune possède son caractère particulier et une expression qui lui est propre. En ce qui concerne la villa no 19, les éléments architecturaux réalisés en maçonnerie de briques apparentes marquent fortement sa personnalité : La tourelle de la cage d'escalier, en particulier, mais aussi les cheminées qui étaient au nombre de quatre à l'origine. L'état avant restauration ne nous a transmis que deux des cheminées (nord-est et nord-ouest) dans leur configuration d'origine, bien que fortement dégradées (briques éclatées par le gel, désordres structurels et joints ouverts, éléments de molasse fortement érodés ou présentant d'importantes fissurations). La cheminée sud-ouest avait disparu (démontée à une date inconnue) et la cheminée sud-est avait été reconstruite mais dans des proportions plus modestes qu'au départ. La symétrie architecturale des quatre éléments d'origine a donc été altérée par la modification de certains d'entre eux. Deux solutions se présentaient concernant ces cheminées : le maintien en l'état ou la restitution de la configuration d'origine. Or la conservation pure et simple en l'état n'était pas possible car la dégradation de ces éléments ne le permettait pas, ne serait-ce que d'un simple point de vue de sécurité. Des travaux de réparation en conservant une partie des structures (au vu des désordres très avancés) ne s'avérait pas une solution raisonnablement à envisager. Pour finir, c'est le principe de reconstruction à l'identique des quatre cheminées qui a été retenu par le Service des monuments et sites. |
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plans et documents de l'époque de la construction (1874) | |||
Restauration des fenêtres - La configuration générale des menuiseries fut basée sur les éléments d'origine conservés (surtout les grandes fenêtres de la façade nord) et un soin particulier fut accordé aux menuiseries des salons du rez-de-chaussée supérieur, alors que certains détails (au niveau des fermentes etc.) ont été simplifiés dans les espaces privatifs des étages supérieurs. Restauration des balcons - Le projet d'origine comprenait quatre petits balcons d'expression pittoresque, en porte-à-faux sur les parties à 45° de la façade sud. Ces balcons avaient été supprimés (à une date inconnue) et remplacés par deux balcons massifs en béton, posés sur des piliers habillés avec des blocs de pierre. Conformément au projet mis à l'enquête, les balcons en béton ont été démontés et les quatre balcons en bois ont été refaits à l'identique grâce aux plans d'exécution disponibles. Restauration de l'entrée principale et de la véranda sud - Pour ces éléments (porche du couvert d'entrée et pergola sud) aussi, les documents du projet de 1874 servirent de base pour le projet de restitution. Une véranda vitrée a été intégrée sous la structure de la pergola comme extension de l'espace de la cuisine. Travaux intérieurs et restauration de l'escalier principal - L'architecture intérieure avait fait l'objet par le passé, déjà, de plusieurs remaniements importants. Cela explique aussi que seule l'enveloppe extérieure soit sous protection au niveau des monuments historiques. Néanmoins, il est prévu de conserver des témoins significatifs de l'architecture d'origine (pour autant qu'ils existent encore), soit sous forme visible soit même sous forme de vestiges cachés mais non détruits (moulures de plafonds, etc.) L'escalier principal, en bois avec limon à la française et garde-corps en bois et métal (balustres moulées en fonte) a fait l'objet d'un soin particulier. Il a été intégralement restauré même si la légère modification des niveaux finis (dû à la nécessité de renforcement des planchers par une structure collaborante) a obligé de le relever en un seul morceau d'une dizaine de cm environ. La couleur intérieure et les ornements peints furent restitués, conformément à l'état d'origine. |
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le projet de restauration et d'aménagement | |||
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Extensions sud et nord et ajouts contemporains - Le concept d'origine de récupération et réutilisation des pierres de parement du soubassement sud comme revêtement de la nouvelle extension (terrasse sur un socle de chambres) s'est avéré en fin de compte irréaliste. En effet, les pierres qui avaient été déposées n'étaient numérotées que de manière imparfaite et, surtout, leur profondeur n'aurait permis leur utilisation en tant que placage que moyennant un travail de recoupe tout à fait extravagant. Et la surface augmentée du mur nécessitait de toute manière de compléter le matériel disponible par des pièces neuves. Souhaitant éviter une solution de pastiche et de faux-vieux, le Service des monuments et sites a encouragé les architectes de développer une expression contemporaine pour ce socle intégrant toutefois les éléments de récupération, comme les marches ou le garde-corps d'origine en pierre calcaire. Les murs bruts de cette extension ont été finalement recouverts par des panneaux de béton sablé. L'ancien garde-corps en pierre et traverses métalliques est reposé et complété, selon le projet d'origine. Extérieurs et jardins - Le projet du bureau Calonder développa le concept de restauration du parc développé à l'occasion de la mise à l'enquête et conforme à la charte des jardins du quartier des villas Dubochet. Ceci inclus la restauration des grilles de jardin d'origine. Les arbres protégés ont été préservés et les plantations conformes au principe de la charte. Le concept général se base donc sur une restitution rigoureuse du jardin d'origine, avec une adaptation du côté du garage aux exigences de la vie moderne. La grille en fer forgé, sur le secteur nord-ouest du jardin (le long du chemin intérieur) a été transformée en portail coulissant motorisé. Conclusion - Le projet de rénovation de la villa Dubochet 19 constitua un défi, conjuguant une démarche rigoureuse de restauration des structures et de l'expression architecturale d'origine (architecture de la villa et jardins) avec une adaptation aux exigences de la vie moderne et des besoins et désirs des nouveaux propriétaires. Il s'inscrit dans la démarche générale qui a conduit à la mise sous protection de cet ensemble remarquable et significatif du développement économique, culturel et urbanistique de la région montreusienne de la fin du XIXe siècle. TM |
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photos du chantier février 2016 - mars 2018 haut de cette page | |||
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vues après travaux haut de cette page | |||
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Entreprises mandatées :
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Bureaux d'ingénieurs et autres spécialistes mandatés : |
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Divers : |
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