lecture L'abbesse raconte la rénovation de son couvent
article de Jean-Marie Rolle
journal "Le Matin" du 4 mai 2004

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Mère Marie-Claude Pauchard «Notre voeu de pauvreté n'exclut pas le confort»
Rénovation des cellules à la Fille-Dieu
CHANGEMENT:  L'abbesse dans le dortoir qui est en train d'être rénové. Les travaux au couvent visent à améliorer l'ordinaire et à apporter le nécessaire. 

Photo © Aldo Ellena.


Abbesse du monastère cistercien de Romont, fondé au XIIIe siècle, Mère Marie-Claire Pauchard connaît bien les lieux. Cette fille d'un forestier de Barberêche, père de cinq enfants, est entrée dans les ordres il y a vingt-cinq ans. Elle en avait alors 22. Mais aujourd'hui, son environnement va quelque peu changer.
En effet, le couvent se modernise. Un chantier ouvert depuis peu va permettre l'aménagement de douze nouvelles cellules. Avec divers travaux d'assainissement, le coût de l'ouvrage s'élève à environ 500 000 francs. Montant couvert par diverses subventions, dons et surtout l'aide de l'Association des amis de la Fille-Dieu.
Pour les vingt-six moniales - la plus jeune a 28 ans, la plus âgée 92 - c'est une étape importante. Jusqu'à maintenant il n'y avait pas d'eau courante dans les cellules. Chacune d'elles aura désormais une douche. Une révolution que même les plus anciennes moniales voient d'un bon oeil. «Pour elles, c'est moins important, mais elles sont conscientes que, pour les autres, c'est une évolution normale.»
Et Mère Marie-Claire Pauchard de continuer: «Vous savez, le confort n'est pas incompatible avec notre voeu de pauvreté.» Elle précise que les travaux actuels visent à améliorer l'hygiène et à leur apporter le nécessaire, mais pas le superflu.

S'informant du matériel du photographe et évoquant l'informatique qui la passionne, elle montre un grand intérêt pour le monde extérieur. Un monde qu'elle fréquente tout de même avec parcimonie.
Les soeurs ne sortent que pour suivre des cours de formation ou pour des besoins médicaux. «Si vous m'invitez à boire un verre à Romont, je ne viens pas», dit-elle en souriant. Ajoutant que, avec la fabrication d'hosties livrées dans tout le pays, les tâches ménagères et la décoration des bougies, il y a bien assez à faire.

Avec le lever à 3 h 25 et 7 offices quotidiens, la journée est bien remplie. Sans oublier les repas pris en silence. «Nous ne mangeons pas de viande, sauf en cas de maladie. Le vin? On y a droit, en tout cas il n'est pas expressément interdit. Et puis notre cuisine est très variée. Il y a même des moniales qui écrivent des livres de recettes, c'est tout dire...» conclut la mère abbesse, visiblement heureuse de sa vie et de son choix.


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