lecture | Prier, ce n’est pas parler, mais c’est écouter |
Assemblée Générale des Amis de la Fille-Dieu du 28 avril 2007 | |
Exposé de Mère Hildegard Brem, abbesse de Mariastern-Gwiggen |
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Mère Hildegard Brem, abbesse de
Mariastern-Gwiggen
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"Chers Amis de la Fille-Dieu, Chez nous, ça ne fonctionne pas comme ça et je pense que, chez vous, cela sera pareil. Mais quand même c’est un but qui vraiment est digne d’être atteint. Par exemple, nous avons agi de la sorte face à un thème difficile. Nous avons réfléchi, nous avons prié, puis nous ns fait une ronde et chaque sœur a dit ce qu’elle pensait sur ce thème, nous n’avons pas discuté, nous voulons écouter et maintenant nous restons en silence. Avant les thèmes, les opinions étaient très différentes, l’une pensait ça, l’autre ça et l’autre encore autre chose. Nous nous sommes assemblées encore une fois, peut-être 15 jours plus tard et, à ce moment-là, j’ai vu qu’il y avait eu déjà un développement durant ces 15 jours, c-à-d que les attitudes des sœurs n’étaient plus les mêmes. Quelque chose s’était passée! C’est ce qui m’a frappé au début, parce que j’ai pensé « Aie ! » maintenant, je sais très bien ce que pense cette sœur, et cette sœur, et cette sœur, mais ce n’était pas si fixe que ça et souvent, après le deuxième dialogue, on a déjà pu trouver quelque chose de commun, au moins un cadre commun et, à la fin, presque tout le monde était d’accord et c’était pour moi un petit miracle que je n’aurais jamais imaginé auparavant. C’est naturel que les opinions soient très différentes et j’ai vu vraiment que, si on parle ensemble en écoutant, c’est autre chose que si on a une discussion comme ça. Ce qui était aussi très beau, c’est que, quant aux principes fondamentaux, c’était très facile de trouver une unité. Ce qui était plus difficile, c’était de trouver une unité dans des questions spéciales. La question la plus difficile que nous avions à traiter, c’est l’activité des sœurs dans leur temps libre. Quelques sœurs aiment faire du vélo autour du monastère. Qu’est-ce qu’on porte quand on fait du vélo ? Les unes ont dit l’habit et le voile, et bien sûr les autres ont dit des pantalons. C’était la question la plus difficile à résoudre. Voilà les expériences que moi j’ai faites. Maintenant, en préparant cet exposé, j’ai réfléchi aussi comment vous aider lorsque vous rentrerez à la maison, vous qui ne vivez pas en communauté comme moi et j’ai un peu réfléchi aussi sur ces deux aspects : l’écoute du cœur horizontale et verticale. Sur l’écoute du cœur verticale, je me suis souvenue d’un mot du philosophe danois Sören Kirkegard. Nous le lisons souvent à table. Il dit : « Au début quand j’ai commencé à prier, j’ai toujours cru que prier, c’est parler avec Dieu et je pense que c’est commun. On dit à tout le monde, aux enfants, si vous priez, vous parlez avec Dieu, vous pouvez lui dire tout ce que vous voulez, tout ce que vous pensez, tout ce qui est important pour vous et puis, plus tard, j’ai réalisé que prier, c’était plus : c’était rester en silence, se taire. Alors on peut dire : c’est encore une démarche supérieure, pas toujours parler, mais rester en silence devant Dieu, avec Dieu. Je crois que vous pouvez suivre et que vous imaginez peut-être ce qu’il veut dire. Je pense toujours à une relation entre des amis ou un jeune couple, lorsqu’ils ont beaucoup à parler. Ce n’est pas le moment où la relation est la plus profonde, c’est quand ils ne parlent plus, parce que souvent on dit : On ne parle pas, parce qu’on n’a plus rien à dire, mais ça n’est pas juste. On ne parle plus parce que ça n’est plus important. On peut être l’un avec l’autre sans parler et je crois que c’est aussi la même chose dans la relation avec Dieu. Si la relation devient plus profonde et plus intime, on peut rester avec Dieu même sans parler. C’est beau d’être avec Lui, c’est beau d’être en sa présence. Alors vous comprenez que la relation est devenue plus profonde quand ça devient possible.
Je répète : Prier, ce n’est pas parler, mais
c’est écouter ! Si l’on a un problème, on peut le poser devant Dieu et
attendre qu’il nous parle, mais dans une autre dimension, comme déjà
mentionné. Il nous parle par des signes extérieurs et, tout à coup, on
sent que c’est la bonne solution, on reste en paix, il y a une joie
intérieure qui vient. Cette expérience d’écoute n’est pas facile, elle
exige une attitude de passivité active devant Dieu. Il faut avoir le
temps pour lui, il faut savoir attendre, écouter, chercher, se laisser
conduire. C’est toute une autre conduite qu’aujourd’hui, tant le monde
veut être dynamique et créatif, et avoir du succès, mais cette attitude
d’écoute devant Dieu veut dire : avoir de la patience, être sensible,
être ouvert pour lui, se laisser conduire. C’est une autre attitude qui
est très importante de s’exercer devant Dieu. Ainsi on peut éviter
beaucoup de malentendus qui se posent souvent dans notre relation avec
Dieu. |
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