Cathédrale-monastère en acier, cristal, marbre et béton-armé (Notre Dame du Phare), projet pour Fribourg, 1931. Non réalisé.

Un architecte suisse au musée de Valence

L'architecte suisse Alberto Sartoris vient d'être honoré en Espagne avec une très importante exposition. Mort à Pompaples en 1998, Alberto Sartoris, né en 1901, était à la fois architecte, poète et théoricien de l'architecture. En Suisse, ses constructions futuristes ne firent d'ailleurs pas toujours l'unanimité. Les Valaisans se souviennent ainsi du « scandale de Lourtier » qui prit naissance en 1932, autour de l'édification, par Sartoris, de la chapelle de Notre-Dame du Bon-Conseil à Lourtier, au-dessus de Sion. Travaillant en France en Italie en Suisse, Sartoris entretint également des relations étroites avec l'Espagne. Néanmoins, l'exposition de Valence démontre qu'il n'avait que peu de contacts avec les architectes espagnols, tant avant qu'après la guerre civile. Jusqu'en 1973, date à laquelle il se mit à collaborer avec le magazine d'architecture « Nueva Forma », il fréquentait plutôt les intellectuels et les peintres, rappelle Ivan Guigon, directeur de l'IVAM, dans un français parfait.

Alberto Sartoris, malgré son amour pour l'Espagne, ne construisit dans ce pays que quelques maisons à Santa Cruz de Tenerife et il reçut une mention spéciale pour son projet monumental destiné aux Jeux olympiques de Barcelone en 1992: deux tours formant un pont qui ne furent jamais réalisées. Accompagnée d'un catalogue de 260 pages, en espagnol et en anglais, richement illustré, l'exposition de Valence retrace non seulement la carrière de Sartoris mais elle la place dans le contexte des architectes et des artistes de cette époque où le fameux Braillard voulait "démolir Genève pour la transformer en une banlieue de Berlin-Est"... S. H.-T.

IVAM, Guillem de Castro 118, 46003 Valencia, tél. (0034) 96 386 76 55

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